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Petite pillule bleue, rouge, blanche, ovale, ronde, etc.

19 avril 2010 4 commentaires

Comme je l’avais annoncé dans mon billet sur le malade imaginaire, voici donc un autre billet sur les médicaments et les prescriptions médicales en Malaisie.

Je pourrai faire simple et vous dire d’aller voir à Vancouver comment ça se passe, mais ça ne vous avancerait pas à grand chose si vous voulez savoir les secrets de la Malaisie mystérieuse. Ouhahahaha !

Tout d’abord une petite image de prescription de médicaments pour placer le sujet :

medic_malaysia

Vous pouvez le voir : des flacons, des sachets contenant des pillules ou des suppositoires ou d’autres petits trucs dans ce style. Sur le petit sachet, il y a la prescription, c’est-à-dire le nombre de trucs à prendre et combien de fois par jour, et si vous avez de la chance, même le nom du médicament, à condition que le stylo ait pu écrire quelque chose sur le sachet…

Comme au Canada, ils donnent rarement des boîtes complètes de médicaments, mais uniquement la quantité dont vous aurez besoin pour vous soigner (ou non, mais on y reviendra en temps voulu). Donc forcément quelque part ça réduit, en théorie, les dépenses de santé… Mais pour le patient, l’hôpital ou bien pour le gouvernement ? Aucune idée. Pour l’instant, j’avoue que je ne m’en suis pas occupé

Il y a aussi le nom du patient, mais pas forcément tout le temps. Les médicaments ci-dessus proviennent de trois hôpitaux différents et concernent plusieurs patients, hein. Nous ne finissons pas tous drogués 🙂 Oui, j’ai bien écrit que les médocs viennent d’hôpitaux ou cliniques (càd l’équivalent des cabinets médicaux en France). Autant que je m’en souvienne, nous n’avons pas été cherché une seule fois une prescription médicale dans une pharmacie depuis  que nous sommes ici. Trois ans tout de même !

Il y a des pharmacies, et elles font presque toutes partie de deux enseignes : Guardian et Watson (yep, ça ne sonne pas vraiment malais). En fait, j’ai dans l’idée que cela doit être proche du concept de drugstore US : vous avez des rayons avec des vitamines, huile de foie de morue, parfums, cosmétiques, préservatifs et j’en passe que vous pouvez directement mettre dans votre panier. Et au fond du magasin, hop, un comptoir et quand vous avez de la chance, un pharmacien qui pourra vous conseiller. Quand vous avez de la chance, car ses horaires correspondent rarement à ceux de l’enseigne. Non, ne me demandez pas pourquoi ! Soit, j’exagère un peu, mais il arrive souvent que les horaires soient juste là pour faire beau !

Donc voilà, vous allez voir le médecin, et vous repartez avec vos médicaments. Super ! Euh, non, pas si vite, ça aurait été trop simple. Souvent, vous ne savez pas ce que vous avez : au choix : « flu » (grippé), « infection » (infection), et… ben c’est tout. Donc on repart avec dans un petit sachet plastique aux couleurs de l’hôpital/clinique avec les médicaments, en espérant pouvoir être traité.

En Malaisie, il y a encore un problème de poids : la sur-prescription des antibiotiques (souvenez-vous les campagnes : « l’antibiotique, ce n’est pas automatique »). En bons français et européens que vous êtes, vous avez déjà consulté les sites d’Améli et de la CPAM ? Bon, petite piqure de rappel, au cas où :

Au bout d’un moment, surtout avec les « flu »s à répétitions, on ne sait plus à quel saint se vouer : ont-ils raison en Europe ? Mais pourquoi mes gamins sont toujours malades ? Puis on commence à penser à des complots ourdis par l’Ouest, ou par les compagnies pharmaceutiques, etc. !

Un autre problème lié à la façon de distribuer les médicaments, c’est l’absence totale de notice. Et donc, quand on n’a pas le nom du médoc, on a beau avoir Internet, mais on ne peut se renseigner sur les possibilités d’effets indésirables, les problèmes liées aux allergies (amusez-vous quand vous êtes allergiques à la pénicilline (en français et en anglais) !).

Au final, c’est une bonne expérience, car on finit par se renseigner sur les médicaments. Mais il y a un revers : on finit par se demander si le médecin est compétent ou si il/elle prend assez de temps avec ses patients… Je vous passerez les visites chez le médecin qui se finissent par un dialogue de ce genre 

  • Docteur, pourquoi ai-je ça ?
  • Bah, allez sur Wikipedia, vous allez trouver.
  • … (soupir) …

Ce n’est même pas romancé mais bien véridique ainsi que la variante avec Google